samedi 27 décembre 2008

La Condition humaine

" Ca me fait plaisir de voir l'ami Malraux plier sous les lauriers ! J'ai relu trois fois La Condition Humaine. Chaque fois avec moins de réserves et plus d'admiration. " C'est en ces termes que Roger Martin du Gard s'adresse à Maria Van Rysselberghe - la Petite Dame - pour saluer l'attribution du Prix Goncourt à André Malraux. (Journal T. II, p. 1054).

Annonce officielle du Prix Goncourt 1933

dimanche 14 décembre 2008

Manuscrits

Deux pièces d'une extrême rareté seront vendues vendredi 19 décembre 2008 :

SCP Boisseau & Pomez
1-2 rue de la Paix
10000 Troyes

Roger Martin du Gard - André Gide - Albert Camus


Recueil des manuscrits des discours de Roger Martin du Gard (1937), André Gide (1947) et Albert Camus, (1957) prononcés lors de la remise du Prix Nobel. In-4° maroquin bordeaux, semé de points dorés, doublé de daim tilleul, encadré, bord à bord de veau fauve, gardes de même, tranches dorées sur témoins, chemise, étui (Paul Bonet, 1961).
Ces manuscrits sont accompagnés de lettres et documents expliquant comment ces documents sont parvenus au collectionneur. Très bel exemplaire, élégamment relié par Paul Bonet. Le dos de la chemise est légèrement insolé.
3 500/4 000 €.



Fatigué, André Gide ne fera pas le voyage de Stockholm " [...] inutile de me reparler aujourd'hui de la beauté, de l'intérêt, et du charme de ce voyage. " Lettre de Gide à RMG 27 novembre 1947, Correspondance AG-RMG T. II, p.389. Le texte que Gide a adressé au Comité Nobel est reproduit dans le même volume, p. 555. " Il est sans doute bien inutile de revenir sur mes regrets de ne pouvoir assister en personne à cette séance solennelle [...] Il m'a paru, Messieurs, que vos suffrages allaient non point à mon oeuvre même qu'à l'indépendant esprit qui l'anime. "


samedi 13 décembre 2008

Dossier Vieux-Colombier


Important recueil de plusieurs pièces manuscrites par Roger Martin du Gard, à propos du théâtre du " Vieux-Colombier ", et de Jacques Copeau. Pièces de théâtre, etc. réunis en un volume de format in-4° à l'italienne, 22 cm de haut, 39 de large et 7 d'épaisseur, relié en maroquin vert, orné d'un décor dit "Irradiant", doublé de daim vieux-rouge, garde de même, tranches dorées, chemise, étui (Paul Bonet, 1958).

Très bel exemplaire de cet ouvrage de toute rareté, magnifiquement relié en 1958 dans le célèbre décor irradiant de Paul Bonet. Le deuxième plat de la chemise se détache, sans gravité. 5/6.000 €.

vendredi 12 décembre 2008

Web " Association des Amis de Roger Martin du Gard "


Récemment mis à jour par Charlotte Andrieux, le site de l'Association des Amis de Roger Martin du Gard présente dans sa rubrique Actualités les différentes manifestations et conférences qui ont été organisées en cette année 2008.





Outre :
  • une biographie,
  • la liste des oeuvres,
  • les éditions disponibles,
  • une bibliographie critique fournie,
les internautes retrouveront dans les Archives le texte intégral des vingt premiers numéros de La Lettre (Janvier 1994 - Juillet 2008).

samedi 6 décembre 2008

Archives Marc Allégret



Près de deux cents lots ont été proposés à la vente sous le marteau de Maître Digard à Drouot Richelieu le 3 décembre 2007. Parmi les correspondances, scénario de films, tapuscrits, photographies, livres avec dédicaces 6 numéros concernaient directement Roger Martin du Gard.






95 MARTIN DU GARD ROGER.
Réunion de 92 lettres autographes signées à Marc Allégret (dont quelques cartes postales). Paris, Bellême (Le Tertre), Cassis, Cap d’Antibes, Nice, 23 juillet 1925-20 juin 1955 ; ens. environ 170 pages pour la plupart in-8 et 20 enveloppes conservées.
1 500 / 2 000 €

IMPORTANTE CORRESPONDANCE AMICALE POURSUIVIE PENDANT PLUS DE TRENTE ANS. Martin du Gard écrit le plus souvent de sa propriété du Tertre près de Bellême (Orne), d’où il lance des invitations pour réunir Gide, Allégret, de Coppet, Ernst Curtius, Mme Théo van Rysselberghe… Il conservera sous condition les clichés que Marc prendra pendant son séjour au Congo (1925) jusqu’à son retour. À travers les libres formules de l’amitié le littérateur réapparaît sous de jolies phrases élaborées,particulièrement pendant le voyage d’Afrique.
Il aimerait assister au tournage d’un des film d’Allégret, lui suggère, en plaisantant, d’entrer en vue de mariage en relation avec Denise van Moppès, « unique héritière d’une vieille famille hollandaise ayant des concessions à Java », attend qu’il lui explique le fonctionnement d’un Pathé-Baby offert par son frère, évoque " Colline " de Giono qu’il trouve un très beau livre ; il songe aussitôt « à l’extraordinaire film qu’on pourrait en tirer ». Lui-même prépare pour Allégret des scénarios qui ne semblent pas l’intéresser : « Frère et soeur », « Paysans » (cf. le manuscrit dactylographique ci dessous). Il le félicite sur son mariage (1938),puis : « Le départ de Christiane me remue profondément. J’ai plus que jamais besoin de solitude et de silence ». « Les Allégret ont une fille ! Alleluia ! » (3 juil. 1942).
Les lettres des années de guerre reflètent la morosité générale. Plusieurs d’entre elles sont adressées à Nadine, femme d’Allégret, et l’on suit l’évolution incessante de sa maladie. Un directeur de revue demande le film sur le voyage au Congo pour organiser des représentations.
Il se replonge dans les Thibault, reçoit avec enthousiasme le projet de film d’après La Bête humaine, « qui fait paraître fade toute notre littérature d’aujourd’hui », fait de vifs éloges de " L’Arlésienne " d’Allégret (22 avr. 1942), recommande un excellent et délicat critique Jean Blanzat et un remuant jeune homme parrainé par Cocteau, Roger Stéphane, doué pour faire des dialogues vifs et spirituels… À la fin un long passage sur la santé de Gide, qui décline… Dans une lettre annonçant l’envoi de Paysans, il rapporte des jugements d’amis : « Jean [Schlumberger] l’a lu et Mme Théo [van Rysselberghe]. Ils me confirment dans l’idée que ce film a quelque mérite. C’est une fresque paysane quelque chose de noir et blanc, un large fusain et qui peut avoir assez grande allure ». Mais le projet de film n’aboutissant, il dit : « J’enfouis mon gros manuscrit dans le tiroir fosse commune ».


96 MARTIN DU GARD ROGER.
[Le Film parlant français].
Paris, janvier 1930 ; 7 pages in-4 dont quatre autographes et un petit dossier dactylogr. sur le même sujet.
500 / 600 €

Étude en vue de remédier à la crise survenue dans le cinéma français lors du passage du cinéma muet au cinéma parlant. Le texte de la main de Roger Martin du Gard commence ainsi : " Huit écrivains français MM. Édouard Bourdet, André Gide, Jean Giraudoux, Roger Martin du Gard, André Maurois, Paul Morand, Jules Romains, Jean Schlumberger, émus par la crise où semble actuellement sombrer le cinéma français,et persuadés qu’il est encore temps d’y chercher remède, se sont spontanément groupés pour étudier, avec M. A. Blague-Belair député et M. Marc Allégret, la situation en France au début de cette année 1930. Suivent les observations et mesures préconisées " .— Joint la version dactylographiée mise au net et complète, une lettre dactyl. de J. Romains et quelques autres documents y relatifs.


97 MARTIN DU GARD ROGER.
Frère et soeur (Film non parlant mais sonore). Vers 1930. Manuscrit dactylographique de [26] ff., 137 ff., 36 ff., [2] ff.,cartonné dos toile.
200 / 300 €

Scénario de film apparemment inédit. Dactylographie originale de l’époque portant quelques corrections manuscrites.


98 MARTIN DU GARD ROGER.
Réunion de trois ouvrages en éditions originales (exemplaires de presse).
Paris, Gallimard, 1928, 1929, 1933 ; 3 vol. in-12 brochés.
150 / 250 €

LA GONFLE. Farce paysanne.— Envoi à Marc Allégret sur l’« hommage de l’auteur absent de Paris ».
VIEILLE FRANCE. Inscription de l’auteur à Marc Allégret sur la même carte-hommage.
LES THIBAULT. T. VI : La mort du père. Envoi de l’auteur : « à Marc qui ne me lit pas ».


99 MARTIN DU GARD ROGER.
Notes sur André Gide. 1913-1951.
Paris, Gallimard, 1951 ; in-12 broché.
200 / 300 €

Édition originale. Exemplaire de presse.— Dédicace autographe signée de l’auteur : « à Marc en souvenir de ces jours de février où nous avons été si proches dans le chagrin… » Gide était mort le 19 février 1951.


100 MARTIN DU GARD ROGER.
Commentaire autographe sur le reportage au « Tertre » (sa propriété) fait pour être incorporé dans le film sur André Gide. Paris, avril 1951 ; 5 pages in-4 oblong, une lettre autographe, des dactylographies et papiers divers liés à l’affaire. Le tout contenu dans un étui-boîte noir et rouge.
400 / 500 €

« Pendant l’été de 1929, quelques amis s’étaient réunis chez Roger Martin du Gard dans sa propriété de Bellême, pour y fêter le retour en France du gouverneur de Coppet… André Gide était venu y retrouver son ami… » Martin du Gard remplit ainsi cinq grandes pages de souvenirs sur la présence enchanteresse de Gide chez lui. Puis il s’arrête court et envoie une lettre à Marc Allégret (jointe) pour lui dire qu’il ne peut continuer : « Je ne sais rien foutre sur commande… » Joint des versions dactylographiées avec indications de mise en scène.

Dations à la BnF

Instituée par la la loi n° 68-251 du 31 décembre 1968 la dation permet de s'acquitter des droits de succession, de partage, de legs et donations ou de l'impôt de solidarité sur la fortune par la remise d'œuvres d'art, livres, objets de collection, documents, de haute valeur artistique ou historique.

La succession de Roger Martin du Gard, en 1977, est à l'origine de la plus première dation d'entrée à la Bibliothèque de France !

40 ans après l'entrée en vigueur de cette loi qui permet d'enrichir les collections publiques la Bnf propose sur le site François Mitterrand l'exposition Trésors en dations 1968-2008. Du 15 décembre 2008 au 15 mars 2009 seront notamment présentés en accès libre, des éditions rares de Baudelaire, Verlaine, Gide, le manuscrit du brouillon de A l'ombre des jeunes filles en fleurs, des archives de Louis Jouvet et ... une lettre autographe de Roger Martin du Gard à sa fille Christiane(1907-1974).

jeudi 4 décembre 2008

Martin du Gard en Roumanie


Silvia PANDELESCU, Maître de conférences à la Faculté des langues et littératures étrangères,Université de Bucarest, publie en cette année du cinquantenaire Techniques narratives et descriptives dans l'oeuvre de Roger Martin du Gard.
La présentation qu'en fait l'éditeur est à lire Ici.

dimanche 30 novembre 2008

Autographes de Roger Martin du Gard

* Dans son catalogue Automne 2008 la librairie Les Neuf Muses propose, sous le numéro 259 : Martin du Gard, Roger. Carte de visite autographe signée de ses initiales. (1 p. in-16. 120 €)

Nice, Noël 1950.
"Avec meilleurs voeux, et un nouveau merci pour l'envoi de la Bouteille [probablement la revue littéraire d'Hugues Fouras La Bouteille à la mer, qui parut de 1929 à 1953], que je débouche toujours avec une sympathique curiosité, et où je puise toujours quelques gorgées réconfortantes-qui m'empêchent de vieillir..."


** Vendue par la librairie Les Autographes dans le catalogue Eté 2008, sous le numéro 198 (2 pages in-8. 350 €), la lettre autographe signée à Maurice Martin du Gard du 9 août 1918 dont le texte a été publié dans le Tome II de la Correspondance générale de Roger Martin du Gard (p. 236). Dans sa notice le marchand la dit adressée " à un ami ".

" Vous me mettez hors de moi […] en me demandant si le testament de Barois "représente ma pensée actuelle" (actuelle ou non). Laissez donc ce bouquin tranquille, et n’y cherchez pas je ne sais quelle orientation qu’il est incapable de donner ! Ce n’est pas un bréviaire. Ce n’est même pas une profession de foi. C’est l’histoire d’un bonhomme qui s’appelle Barois »… Des légions de gens sont tombés dans le travers de croire qu’il a passé par les évolutions de Barois, « que j’aie renoncé au catholicisme après d’affreux déchirements de conscience, que mon ménage soit désuni par des mésententes religieuses, que j’aie été un fougueux dreyfusard, et que je m’apprête à mourir dans la repentance sénile. Vrai, c’est à désespérer ! [...] Un roman, Monsieur, c’est une histoire ; ce n’est pas de l’Histoire. [...] Ce n’est pas ma faute si nos auteurs modernes ne peuvent insuffler un peu de vie à un personnage qu’en lui prêtant minutieusement la leur, et si l’exactitude auto-biographique tient presque totalement lieu des dons qui devraient être naturels au romancier. COPEAU répète volontiers qu’il n’y a jamais eu de romancier français ; relisez Cervantès, Dickens, Tolstoï : il a raison. (Nous avons Adolphe et Dominique…)... "

mardi 25 novembre 2008

Hommage à Roger Martin du Gard - Clermont 22.11.08

Le début d’après-midi était réservé aux interventions de Mademoiselle Charlotte Andrieux - Docteur ès lettres, chercheur, spécialiste de Roger Martin du Gard et membre du bureau de l’Association des Amis de RMG - de M. Claude Teillet, de M. Claude Boulet, respectivement ancien et actuel président de la Société Archéologique de Clermont, puis à la projection du court métrage « Les Lettres du Tertre ».

C’est certainement la communication de Charlotte Andrieux, « Clermont dans l’œuvre de Roger Martin du Gard », qui captiva par la clarté de la présentation l’auditoire : trois quarts d’heure d’un exposé dense, précis, documenté et conduit avec générosité.



L'après-midi s'est poursuivie par une petite promenade littéraire ; la température et un vent glacial n’ont pas découragé la cinquantaine de personnes qui a ainsi pu mettre ses pas sur les traces de Roger Martin du Gard. " Je me souviens du wagon ensoleillé, en forme de berline et de l'instant magique, bref comme une étincelle, où l'on s'écriait en collant le nez à la vitre : Voilà Clermont ! : une ville en pain de sucre [...] " (1).
A la nuit tombante, le point d’orgue de cette balade fut naturellement la visite de la maison de grand-mère Wimy. " Au bout de la place, à droite, une ruelle, un raidillon la rue des Masqueries. C'était là : un large portail blanc entre deux murailles élevées " (2).





Cette journée commémorative s’est terminée par l’inauguration d'une plaque apposée sur la façade de la maison 3, place de l‘Hôtel-de-Ville achetée par Roger Martin du Gard en 1920.



Enfin, avant de se séparer les participants furent invités à rejoindre, dans une salle de l’Hôtel - de-Ville, le buffet pour partager un verre offert par la Mairie de Clermont.

(1) (2) : Souvenirs d'enfance, Journal I, p. 6.

jeudi 20 novembre 2008

Roger Martin du Gard par Robert Levesque

Lecteur assidu et attentif des BAAG (Bulletin des Amis d’André Gide), le créateur et responsable de E-Gide signale le court portrait de Roger Martin du Gard que fait Robert Levesque dans son Journal à la date du 27 octobre 1948 (1).


« [...] Martin du Gard fit une apparition. Il attend d'avoir lu le Domaine pour m'écrire. Conseille fort de lire J'ai choisi la Liberté (2), et surtout un petit volume, l 'Ere des organisateurs. Toujours soucieux des questions sociales et de l'avenir de l'Europe au milieu de deux colosses menaçants (de même Bérard qui ne veut pas opter). Plus exactement, c'est la question de l'homme qui occupe M.d.G. J'aime sa chaleur qui se reflète et dans la voix et la couleur du teint. Une sorte de tendresse dans le regard, de caresse comme refoulée dans toute la personne ».


Un an plus tôt, presque jour pour jour, Roger Martin du Gard conseillait la traduction française de l’ouvrage de James Burnham à André Gide : « Un livre capital, et à lire sans délai. (A lire pour de bon, et pas seulement au doigt mouillé) : Burnham. L’Ere des organisateurs. Préface de L. Blum. Chez Calmann ».(13 octobre 1947, Correspondance Gide-RMG II, p.385).


(1) Robert Levesque : Journal inédit, BAAG n°160, octobre 2008, p. 564.

(2) En écrivant ce livre, Victor Kravchenko ouvre la voie à Boukovski, Soljenitsyne, Sakharov et tous les autres dissidents célèbres ou anonymes.

mardi 11 novembre 2008

Lundi soir, 11 novembre 1918

Tout à sa douleur causée par la mort de Pierre Margaritis (1), Roger Martin du Gard note d’une plume sèche « L’armistice est signée […] Une dépêche était affichée : Les hostilités cesseront sur tout le front le 11 novembre, à 11 heures, heure française. Les troupes alliées ne franchiront pas jusqu’à nouvel ordre la ligne formée par le front à cette date et à cette heure. Signé : MARECHAL FOCH.
Il était 11 heures moins 10 ». (Journal T. I, p. 1003).


Un peu plus tôt dans la journée, en toute lucidité il exprime son espoir : « Nous attendons d’une minute à l’autre ce formidable : « Cessez le feu », qui va sauver tant de vies humaines […] Et nous le vivons petitement, comme ont toujours été vécues par les contemporains les plus grandes journées de l’histoire […] Tâche de bien marquer l’imagination de Chr. (2) Qu’elle se souvienne au moins d’avoir vécu ce jour tragique, que l’univers entier attend en frémissant ». (Lettre à Hélène. Journal T. I, p. 1002).


Dans son communiqué à la presse du 11 novembre 1918 à 21 heures Philippe Pétain confirme que l'armistice est entrée en vigueur au 52ème mois d’une guerre sans précédent.

Parole aux combattants-témoins
FLORILEGE (3)





« […] Et à 11 heures, nous apprenions à la fois la signature de l’armistice, la fuite du vieux bandit et la révolution en Bochie ». ( X à Ma chère maman, p. 178).


« Enfin, c’est fini. On ne se bat plus ! On ne peut pas le croire, et pourtant c’est vrai ! ». (Elise Massé à son frère Edmond, poilu que la guerre venait d’épargner, p. 172).


« Tout est fini ; la paix est signée – on ne tue plus – le clairon sonne le cessez-le-feu […] Tant fait plus ». ( Marius Maillet à sa chère bien-aimée pour la vie, p. 169).


« Enfin, 11 heures arrivent ; d’un seul coup, tout s’arrête, c’est incroyable. Nous attendons 2 heures ; tout est bien fini : alors la triste corvée commence, d’aller chercher les camarades qui [y] sont restés ». (Eugène Poézévara à ses Chers parents, p. 175. Gazé sur le front il mourra d’épuisement quelques années plus tard).


(1) Pierre Margaritis, grand ami de Roger martin du Gard, est mort de la grippe espagnole dans la nuit du 29 au 30 octobre. Cf. Mort de Pierre dans Journal T. I, p. 994- 999.



Je dédie
LES THIBAULT
à la mémoire fraternelle
de
PIERRE MARGARITIS
dont la mort, à l’hôpital militaire,
le 30 octobre 1918,
anéantit l’œuvre puissante
qui mûrissait dans son cœur
tourmenté et pur.
R.M. G.


(2) Christiane, sa fille, à un peu plus de 11 ans.

(3) Cf. Paroles de Poilus-Lettres et carnets du front 1914-1918, Ed. Librio, 1998.

lundi 10 novembre 2008

Roger Martin du Gard à Clermont de l’Oise le 22 novembre

Sauf modification de dernière minute, le programme de la journée commémorative devrait être le suivant :


Clermont de l’Oise

Samedi 22 novembre 2008


14H00 : Accueil du public à l’Hôtel de Ville.


14H15– 14H45 (15H00) : Intervention de Mme Charlotte Andrieux : « Clermont dans l’œuvre de RMG ».


15h00-15H45 : Intervention de M. Claude Teillet : « Le Clermont de RMG » (Projection de photographies de la ville, telle que RMG l’a décrite).


15H45-16H15 : Intervention de M. Claude Boulet : « Les rencontres littéraires de RMG à Clermont ».


16H15-16H30 (16H45) : Questions / Discussion.


16H45-17H00 : Projection du film « Les Lettres du Tertre ».


17H00 : Petite promenade littéraire (visite de la maison de grand-mère Wimy).


17H30 : Apposition de la plaque commémorative rue de l’Hôtel de Ville.


18H00 : Verre offert par la Mairie de Clermont.

Nouvel URL pour l’Association des Amis de Roger Martin du Gard

Charlotte Andrieux nous communique la nouvelle adresse du site qu’elle à créé en collaboration avec l'Association des Amis de Roger Martin du Gard.


http://sitewebrmg.perso.neuf.fr/index.html


Lecteurs, étudiants, chercheurs, spécialistes ou amateurs n’attendez pour l’enregistrer dans vos favoris.

dimanche 9 novembre 2008

Micro-études sur le net

Une poignée de textes critiques peuvent être consultés en ligne :


Canaliser le roman-fleuve : Les Thibault de Roger Martin du Gard par Hélène Baty-Delalande.

Comment et pourquoi "Jacques Thibault " n’est pas devenu un classique scolaire ? par Jean-François Massol.

La Genèse des "Thibault" de Roger Martin du Gard par René Garguilo (Compte rendu par Réjean Robidoux).

La première réception critique d’Epilogue par Hélène Baty-Delalande (résumé et plan).

Le résumé des Thibault sur @lalettre.

Les Stigmates de la Grande Guerre sur l'oeuvre de Roger Martin du Gard par Claude Sicard.

Roger Martin du Gard et le biographique Présentation par Hélène Baty-Delalande. Journée d’études Université de Lyon 2. 5 mai 2008.

Roger Martin du Gard et les bibliothèques de sanatorium BBF1958, Paris t. 3, n°9.

samedi 8 novembre 2008

Au-dessus de la mêlée



Du 3 au 20 décembre 2008 l'exposition Romain Rolland, les pacifistes, leurs détracteurs : Amour et haine pendant la Grande Guerre est présentée à la Médiathèque François Mitterrand de Clamecy.

mercredi 5 novembre 2008

Le Verger d'Augy

Dès 1907 Roger Martin du Gard projette de construire son Verger dans le parc de la propriété achetée par ses parents en 1895.

« Je ne sais pas si je t’ai dit dans ma dernière lettre que j’avais décidé avec mon père de faire construire dans le parc d’Augy un petit pavillon pour nous, où nous serions chez nous […] et où je pourrai travailler avec une suite qui jusqu’ici m’a partout fait défaut ». (Lettre à Marcel de Coppet 28 décembre 1907. Citée partiellement dans Journal I p. 232).


Avec le concours de l'Association des Amis de RMG, une plaque commémorative a été inaugurée le 4 octobre.



« Je suis à Augy depuis quinze jours, seul. Je suis venu faire le plan des Thibault ». (Journal II. 26 mai 1920. p. 134)

mardi 4 novembre 2008

ça m'a fracassé....... Les Thibault

Que lire ? s'interroge Eric Naulleau.
Pour l'éditeur, il existe une option : Les Classiques !
(4ème minute de la vidéo).

lundi 3 novembre 2008

Roger Martin du Gard honoré à Alençon

Beaucoup regretteront qu'on ne puisse pas visiter cette exposition le week-end.

samedi 1 novembre 2008

Dédicace



Ils liront dans mon âme

« Pourquoi Mr Martin du Gard vient-il de remporter le Prix Nobel ? Parce qu’il a très bien parlé de l’affaire Dreyfus dans ses livres ». (L-F Céline)


Etienne Barilier introduit son essai avec un assez long rappel historique des faits et faux des principaux protagonistes. La dégradation de Dreyfus, la détention sur l’île du Diable, la personnalité trouble du commandant Estherazy, le retournement du lieutenant-colonel Picquart, le suicide du colonel Henry , Alphonse Bertillon et ses travaux sur l’ « auto-forgerie », le procès de Rennes, la détermination de Bernard Lazare, la lettre accusatrice au Président de la République publiée par Emile Zola, la réhabilitation du Capitaine : 12 ans d’Affaire.


Le thème traité donne son titre au livre : Les écrivains face à Dreyfus ou comment l’Affaire s’invitera dans l’écriture fictionnelle ou non de


Anatole France – L’anneau d’améthyste

Emile Zola – Vérité

Georges Bernanos – La grande peur des bien-pensants

Marcel Proust – Jean Santeuil

Maurice Barrès – Scènes et doctrines du nationalisme

Louis-Ferdinand Céline – Bagatelles pour un massacre

Romain Rolland – Les Loups

et de quelques autres.


Roger Martin du Gard n’est pas contemporain de l’Affaire. Le 5 janvier 1895, date de la dégradation de Dreyfus dans une cour de l’Ecole Militaire, il n’a pas 14ans. Maurice Barrès et Léon Daudet eux assistaient à la scène. Parmi les très nombreux spectateurs du procès d’Emile Zola au Palais de Justice de Paris Marcel Proust trouve une place dans la salle tout comme Anatole France, Charles Péguy, Octave Mirbeau.


Un chapitre (6 p. sur un total de 231 notes comprises) – « Et cette preuve, je l’ai vue ! » - est consacré au traitement de l’Affaire dans Jean Barois. Le conclure par « Les comptes rendu d’audience sont au plus près des faits. Ils ne suffisent pas à constituer le vrai. Il y faut une pensée, il y faut une écriture », c’est un peu vite oublier que l’erreur judiciaire n’en est pas le sujet principal et éclipser les choix retenus par Roger Martin du Gard pour son Jean Barois.

mardi 28 octobre 2008

Guerre et Paix, Roger Martin du Gard, Dreyfus

Viennent d'être publiés deux essais sur lesquels je reviendrai dans un prochain billet.


La NRF entre guerre et paix 1914-1925

Yaël Dagan-Tallandier





Ils liront dans mon âme-Les écrivains face à Dreyfus
Etienne Barilier-Editions ZOE


dimanche 26 octobre 2008

... perseverare diabolicum



André Gide assis lisant un livre en compagnie d'un autre homme.

vendredi 24 octobre 2008

Ecrivain oublié


Oublié des lecteurs, cela est un peu moins vrai -du moins nous l'espérons- suite aux récentes publications du Journal, de la Correspondance Générale et grâce à la pugnacité de l'Association de Amis de Roger Martin du Gard.

Mais totalement ignoré, il l'est, par les Archives photographiques de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine. En témoigne cette photo de Marc Allégret dont la légende est :

André Gide lisant un livre à un homme allongé.

Lu par...

"La question reste posée de savoir si Les Thibault sont ou non le plus grand roman du XXème siècle" . Quelle authenticité accorder à ces propos rapportés par Roger Stéphane ? (André Malraux Premier dans le siècle-Les Cahiers de la NRF 1996, p. 88).
Roger Martin du Gard et André Malraux se rencontrent pour la première fois en août 1928, au cours de la décade de Pontigny dont le thème était " Jeunesse d’après-guerre, à cinquante ans de distance (1878-1928)". Nous proposons de retenir quelques extraits de la lettre qu’André Malraux adresse à son aîné peu après son entrée dans le " catafalque de la Pléiade ". "J’ai eu le sentiment d’être en face d’une œuvre à laquelle l’écrivain avait voué sa vie, qu’il pouvait se dire, comme Flaubert, que ca en valait la peine […] Surtout j’ai eu le sentiment de joie que l’on éprouve lorsqu’un écrivain nous semble avoir fait ce qu’il devait faire (au sens profond) […] Camus à dit ce qu’il fallait et l’a bien dit […] " (Journal T. III p. 106-1067).

Plus près de nous, Jean d’Ormesson admet dans son dernier ouvrage : "Je n’ai aspiré ni à être Chardonne […] ni à imiter Mauriac […] ni à rivaliser avec Martin du Gard, dont Les Thibault ont enfiévré ma jeunesse jusqu’à me précipiter […] au 45, rue d’Ulm." (Qu’ai-je donc fait - Robert Laffont 2008, p. 74). Déjà dans " Dans une autre histoire de la littérature française " l’académicien veut " […] trouver pour chaque écrivain un mot, un seul, qui le résumerait tout entier. Ce serait le désir pour Gide, l’alternance pour Montherlant, le soir pour Lamartine… Ce serait la probité pour Roger Martin du Gard, romancier de haute stature et un peu oublié […] "(Nil éditions, p. 265).

mardi 21 octobre 2008

Conseil Général de l'Orne

Les Archives Départementales de l'Orne mettent Roger Martin du Gard à l'honneur. Une exposition réunissant photos et documents originaux est organisée à Alençon du 27 octobre au 19 décembre 2008.

6-10, avenue de Basingstoke - 61000 Alençon
Du lundi au vendredi de 8h30 à 17h30 (sans interruption)
.

samedi 18 octobre 2008

Le cahier gris

Dans l'édition originale de la première partie des Thibault, Roger Martin avertit ses lecteurs :

" J'aurais laissé paraitre cet ouvrage sans avertissement si j'avais pu le présenter dans sa totalité. Mais publier d'un coup un roman de huit ou dix volumes (1), c'est une extravagance que ne peut se permettre, de nos jours, un éditeur sensé (2), si haut qu'il tienne sa firme au-dessus des sollicitations commerciales.
Il faudra donc débiter cette oeuvre par tranches, à quelques mois d'intervalle. Je prie le lecteur de ne pas chercher un tout dans chacun de ces fragments successifs, et d'accepter provisoirement ce qui, faute d'une vue d'ensemble, pourra lui paraître défaut d'ordonnance ou de clarté. " R.M.G.

Cette note ne sera reprise dans aucune des éditions suivantes.


(1) Finalement huit parties publiées en onze volumes.
(2) Gaston Gallimard l'était sans conteste.

Signé INTERIM


L'article publié dans les Nouvelles Littéraires du 16 mars 1940 est recensé par Hélène Baty-Delalande dans La première réception critique de l'Epilogue.

" La huitième et dernière partie, onzième livre des Thibault boucle magistralement la boucle... Jean-Paul ce symbole de la vie qui continue...donne non seulement à ce livre mais à l'oeuvre entière à laquelle M. Roger Martin du Gard met aujourd'hui le point final, un sens profond... Bien qu'Epilogue soit empreint d'une âpre tristesse, il ne s'en dégage jamais une impression de découragement... l'opportunité d'un tel livre, précisement dans la nouvelle épreuve que nous traversons, n'apparaîtra peut-être pas immédiatement à certains. " Interim.

La lecture que fait M. Interim de son Epilogue est du goût de RMG qui lui écrit une longue lettre de remerciements le 22 mars 1940 ( CG VIII).

vendredi 10 octobre 2008

Il y a 50 ans...




« Quel unisson dans l’éloge, ces articles déposés par les critiques sur la tombe de Roger Martin du Gard. De François Mauriac à André Rousseau on vit rarement le monde littéraire à ce point d’accord sur un homme. De celui-ci, ce n’aura pas été la moindre gloire que de forcer cette totale estime. »

Dans son numéro du samedi 30 août 1958 LE FIGARO LITTERAIRE n’est qu’un Hommage à l’écrivain des « Thibault ».

Priorité à son cadet de 20 ans en Nobel : « Mais aujourd’hui il n’y a rien à dire. Sinon que la seule existence de cet homme incomparable aidait à vivre, et que depuis samedi le monde est devenu un peu plus lourd à porter. » Albert Camus
Après avoir rappelé l’incident qui les opposa à propos des dernières paroles d’André Gide, François Mauriac revient sur NOTRE GUERRE DE RELIGION et confesse : « Ces lignes hâtives auraient irrité Roger Martin du Gard s’il avait pu les lire avant de mourir. Elles témoignent pourtant de cet attachement qui dépasse l’écrivain et l’œuvre et qui va à cette par de lui-même qu’il a peut-être méconnue, à cette âme que nous aimions et qui vient de lui être redemandée. »
Jean Schlumberger, le vieux compagnon, était présent au Tertre ce 22 août qui « espérait passionnément la guérison ; on espère avec autant de force que la mort fera hâte… »
Se souvenant de ses Dernières rencontres, Jean Delay ne cachait pas ses craintes : « Depuis plusieurs années la santé de Roger Martin du Gard inspirait à ses amis de graves inquiétudes. » On préférera retenir ce portrait « La solitude qu’imposait à Roger Martin du Gard l’exigence de son travail n’a pu être prise pour misanthropie que par ceux qui ne le connaissaient point. Il était au contraire très bon, sensible, généreux, profondément humain. »
L’estimant Esclave de sa seule noblesse, Jean Cocteau semble éprouver le besoin de se justifier : « Il est juste que je laisse descendre en premier ceux qui occupent les places à l’avant et que j’ai appris à aimer, à respecter, pendant le voyage. »
Sans les citer, on rappellera qu’ont également tenu à s’associer à cet hommage : Pierre Marois, Jacques Brenner, René Rembauville, Louis Martin-Chauffier, Emmanuel Buenzod, Pierre Do-Dinh, Claude Mahias, Pierre Herbart, Jean Rostand, Charles Vildrac, Georges Duhamel, André Brincourt, André Rousseau, P.V.

Choix de Correspondances





CORRESPONDANCE GENERALE

T. I 1896-1913 Edition présentée et établie par Maurice Rieneau avec la collaboration d’André Daspre et de Claude Sicard. Gallimard 1980

T. II 1914-1918 Edition présentée et établie par Maurice Rieneau avec la collaboration d’André Daspre et de Claude Sicard. Gallimard 1980

T. III 1919-1925 Edition établie et annotée par Jean-Claude Airal et Maurice Rieneau. Gallimard 1986

T. IV 1926—1929 Edition établie et annotée par Jean-Claude Airal et Maurice Rieneau. Gallimard 1987

T. V 1930-1932 Edition établie et annotée par Jean-Claude Airal et Maurice Rieneau. Gallimard 1988

T. VI 1933-1936 Edition établie et annotée par Pierre Bardel et Maurice Rieneau. Gallimard 1990

T. VII 1937-1939 Edition établie, présentée et annotée par Pierre Bardel et Maurice Rieuneau. Gallimard 1992

T. VIII 1940-1944 Edition établie, présentée et annotée par Bernard Duchatelet. Gallimard 1997.

T. IX 1945-1950 Edition établie, présentée et annotée par Bernard Duchatelet. Gallimard 2006

T. X 1951-1958 Edition établie, présentée et annotée par Bernard Duchatelet. Gallimard 2006


CORRESPONDANCES CROISEES

André Gide – Roger Martin du Gard
T. I 1913-1934 Editée par Jean Delay. Gallimard 1968
T. II 1935-1951 Editée par Jean Delay. Gallimard 1968

Jacques Copeau – Roger Martin du Gard
T. I 1913-1928 Texte établi et annoté par Claude Sicard. Introduction de Jean Delay. Gallimard 1972
T. II 1929-1949 Notes et index de Claude Sicard. Gallimard 1972

Clermont

" Je suis à Clermont, pour la première fois seul, le soir, à ma table, dans ma petite maison installée…je me suis offert ce luxe ; j’ai eu les quinze mille francs qu’il me fallait. Mais je serais un criminel si tant de facilité à vivre ne m’imposait pas de grands devoirs. " (Journal II mardi 12 octobre 1920). Son installation dans cette petite ville de l’Oise est un retour aux sources de son enfance propice à l’écriture de son " livre total " comme il le dit dans une lettre à sa femme, Hélène, le 17 mai. " Dans la pure tradition tolstoïenne " RMG va travailler aux premiers volumes de ses Thibault pendant quatre ans, solitaire, cloîtré dans « une étroite bicoque ».

Clermont de L’Oise s’associera à l’anniversaire de la mort de l’écrivain en organisant une journée commémorative le samedi 22 novembre. Si le programme n’est pas encore confirmé, notons déjà l’apposition d’une plaque sur la maison qu’occupa Roger Martin du Gard, une conférence de Charlotte Andrieux sur « les évocations de Clermont dans l‘œuvre de RMG » et une visite historique de la ville.

Légion d'Honneur

Lettre de remerciements adressée à Edouard Herriot.




















dimanche 5 octobre 2008

Les Thibault – Une longue histoire d’édition

18 ans. C’est précisément la période qui sépare la publication de la première partie des Thibault de la huitième et dernière partie :



  • I LE CAHIER GRIS 1922 Hors impositions spéciales l’Edition Originale est constituée de 790 exemplaires sur vélin pur fil lafuma-navarre.



  • II LE PENITENCIER 1922 Hors impositions spéciales l’Edition Originale est constituée de 790 exemplaires sur vélin pur fil lafuma-navarre.




  • III LA BELLE SAISON (2 volumes) 1923 Hors impositions spéciales l’Edition Originale est constituée de 842 exemplaires sur vélin pur fil lafuma-navarre.



  • IV LA CONSULTATION 1928 Hors impositions spéciales l’Edition Originale est constituée de 1248 exemplaires sur vélin pur fil lafuma-navarre.




  • V LA SORELLINA 1928 Hors impositions spéciales l’Edition Originale est constituée de 1248 exemplaires sur vélin pur fil lafuma-navarre.




  • VI LA MORT DU PERE 1929 Hors impositions spéciales l’Edition Originale est constituée de 1250 exemplaires sur vélin pur fil lafuma-navarre.




  • VII L’ETE 1914 (3 volumes) 1936 Hors impositions spéciales l’Edition Originale est constituée de 347 exemplaires sur vélin pur fil lafuma-navarre.




  • VIII L’EPILOGUE 1940 Hors impositions spéciales l’Edition Originale est constituée de 297 exemplaires sur vélin pur fil lafuma-navarre

Pour les lecteurs distraits est inséré dans les exemplaires de La Sorellina et de l'Epilogue un fascicule résumant les parties précédentes. Dans le premier cité, on peut y lire :

" Sixième partie : LA MORT DU PERE

Septième partie : L'APPAREILLAGE

Les titres des volumes suivants seront annoncés ultérieurement ".

De "L'APPAREILLAGE", on sait ce qu'il advînt suite à l'abandon définitif du plan initial en 1931.

samedi 4 octobre 2008

Neuilly-sur-Seine, 23 mars 1881 – Sérigny, 22 août 1958

Dans la brochure 2008 des célébrations nationales, Claude Sicard a rédigé la notice pour le cinquantenaire de la mort de Roger Martin du Gard.


Roger Martin du Gard, prix Nobel de littérature en 1937, affirmait à Roger Ikor, le 22 mai 1957 : « […] à tous les échelons, les petits d’hommes naissent dans une société où il est plus “rentable”, – comme ils disent –, de paraître que d’être, et c’est là, je crois, le grand principe de base qu’il importerait de saper… ». Le vieil écrivain ne découvrait certes pas en fin de vie cette alarmante vérité dont, cinquante ans plus tard, les progrès de la “médiatisation” aidant, nous percevons, en tous domaines, la perversité.
Il n’est pas exagéré de dire que, de son premier grand roman avorté, Une vie de saint (1906-1908) à sa dernière oeuvre inachevée, Le Lieutenant colonel de Maumort (publication posthume, 1983), Roger Martin du Gard n’a cessé de mesurer les risques de l’individu, corrompu par les compromissions et les bassesses, dévoré d’ambitions malsaines, menacé par le devenir collectif, guetté par les fatalités de l’Histoire et l’engrenage des fanatismes. Au sortir de
l’adolescence, l’écriture lui apparaît déjà comme l’unique moyen d’expression de ses refus : il ne fait pas table rase de son héritage mais, peu à peu, toutes les valeurs – psychologiques, idéologiques, littéraires, esthétiques – de son milieu (milieu aisé de gens de robe et de finance) et de son époque sont passées au crible de sa raison et de sa sensibilité. Dans ses oeuvres publiées, Devenir ! (1909), ironique bilan de sa jeunesse, Jean Barois (1913), reconstitution de l’Affaire Dreyfus et surtout hymne courageux aux lumières de l’esprit, Les Thibault (1922-1940), fresque familiale sur fond de drames intimes et de cataclysme européen, et même le drame d’Un taciturne (1931) dont le héros ne peut supporter son homosexualité, se pose toujours, primordiale, la question du bonheur de l’homme, dans la liberté de ses choix lucidement assumés : « J’ai le fétichisme du bonheur humain ; je ne serais pas éloigné d’en faire le but de la civilisation », écrivait-il encore à un ami à la fin de l’année 1957, en s’interrogeant sur l’avenir de ce bonheur tout relatif face au culte omniprésent du “rendement”…
Loin de “la foire sur la place”, l’écriture de Martin du Gard est celle d’un réfractaire, ramant à contre-courant non pour la défense d’une société caduque « indéfendable », comme il l’illustre dans ses féroces croquis de Vieille France (1933), mais bien pour engendrer une prise de conscience, dans « l’affranchissement » (c’était là le premier titre de Jean Barois) à l’égard de toutes les puissances aliénantes. « Il faut tâtonner longtemps avant de savoir qui l’on
est… », note Antoine dans l’Épilogue des Thibault, à l’intention de son neveu Jean-Paul, le fils posthume de Jacques, qui aura vingt-cinq ans en 1940, et dont le romancier pressent qu’il sera à son tour la proie « d’irréductibles passions idéologiques », dans « un déchaînement de sauvagerie concertée » (formules de son Journal, le 7 juillet 1957).




Cet homme qui, par deux fois en moins de trente ans, a vu s’écrouler dans l’anxiété insoutenable ses idéaux de paix, de justice et de liberté, n’a pourtant jamais pris son parti de l’absurde. Attentif à ne pas être dupe, des autres comme de lui-même, Roger Martin du Gard nous incite à résister aux mots d’ordre politiques comme aux miroirs chimériques des illusionnistes, à examiner sans préjugés ce qu’il lui arrive de nommer les « billevesées métaphysiques », dont il sait trop les ravages, sans cependant se départir de sa tolérance compréhensive : aucune thèse chez lui, aucun désir d’endoctrinement, mais le souci que chacun fasse le meilleur usage de son libre arbitre.
« Les étalages des libraires sont remplis de fausses valeurs, qu’on achète, qu’on se passe de main en main, qu’on discute comme si cela en valait la peine… », constatait-il, en un mélange de consternation et d’amusement, en 1952. À coup sûr, l’oeuvre qu’il nous a laissée, oeuvre de fiction [y compris deux savoureuses farces, Le Testament du Père Leleu (1914) et La Gonfle (1928)], Journal (trois volumes) et Correspondances (avec Gide, avec Copeau, avec Dabit, avec Duhamel… et 10 volumes de Correspondance générale) constitue une valeur forte qui, retombée l’écume des jours et des années, prendra l’une des premières places dans l’histoire du XXe siècle. Montherlant rendait hommage à la « dignité » de Martin du Gard « parmi les hommes de lettres français », Camus parlait de sa « bonté » et Malraux de sa « générosité ». Chacun à sa manière avait perçu l’authenticité, la qualité de ce frère humble et fier dans son intégrité qui, moins d’un an avant de mourir, pouvait affirmer : « à distance, avec le recul, (et avec l’approbation des esprits sages, insensibles aux modes), finalement je ne regrette rien… », et qui écrira à André Malraux, en juillet 1958 – ce fut l’une de ses ultimes lettres –, après avoir protesté publiquement contre la saisie du livre d’Henri Alleg sur la torture en Algérie : « Ma signature, elle vaut ce qu’elle vaut, mais elle n’a pas été galvaudée. »

Claude Sicard
professeur honoraire à l’université
de Toulouse – Le Mirail

dimanche 28 septembre 2008

Le Lieutenant-colonel de Maumort


La première édition, épuisée, du roman posthume "Lieutenant-colonel de Maumort" datait de 1983 (Bibliothèque de la Pléiade). Egalement publiée par André Daspre une nouvelle édition revue et corrigée de cette véritable fresque historique de 1 700 pages, est disponible dans la collection blanche depuis juillet. A travers son héros, Roger Martin du Gard aborde sans tabou - il savait qu'il s'agirait là d''une oeuvre posthume - tous les sujets qui lui tiennent à coeur. Ne pas hésiter même en cette période de rentrée...littéraire.